De retour en Namibie après un an (partie 4.1)

Bilingual article, scroll down to read in English (yep this time I wrote in French and then translated to English)

Partir à l’aventure sans préparation avec quelqu’un qu’on vient de rencontrer c’est bien, c’est rigolo. Mais il faut aussi accepter les incidents inattendus.
Alors que j’avais prévu de passer ma dernière semaine Namibienne tranquillement, j’en ai fait les frais quand j’ai décidé de partir découvrir le sud du pays sur un coup de tête.

Going on an adventure with no plan with someone you just met is good, it’s fun. But then you also need to accept that some things are out of your control.
Although I had planned on spending my last Namibian week just chilling, I was made aware of that when I decided to go and explore the south of the country on a whim.

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Résumons : je sortais de 9 heures de bus de nuit, j’avais peu dormis, j'étais arrivé à 5h du matin et j’avais attendu 7h que la réception du Backpackers ouvre. J’avais récupéré la clef de mon dortoir et je prenais mon petit déjeuner.
L’espace cuisine est en extérieur et à l’ombre, et le matin il y fait assez froid. Mais je connais suffisamment bien l’endroit pour savoir que les canapés près du bar sont au soleil à cette heure là. Je prépare donc mon petit déjeuner et vais m'asseoir au soleil pendant que tout le monde se les gèle dans la cuisine. Pas con le mec !
Il y a toujours des gens qui repèrent mon astuce de génie et qui viennent s'asseoir avec moi. C’est alors une bonne occasion de rencontrer du monde en prenant son café.
Ce jour là ce fut Sophie, une Française qui était arrivée deux jours plus tôt, qui avait passé le week-end à essuyer les faux plans et qui peinait donc à démarrer son tour de Namibie. Son soucis du moment était de trouver une voiture à louer (pas trop cher) puis de trouver du monde pour explorer avec elle.
Je l’écoutais sans me sentir concerné plus que ça, puisque comme je l’ai dit je voulais passer une semaine tranquille avant de rentrer en Europe. 

Le petit déjeuner terminé, je lui souhaitais bonne chance et me dirigeais vers les canapés de l'intérieur pour essayer d’arranger de voir la dernière des anciennes élèves que j'avais prévu de voir pendant mon séjour. Pour le moment j’avais fait presque un sans faute dans le nord, entre Katima et Rundu et il ne restait plus qu’un nom sur ma liste. On n’avait pas pu se voir pour la simple et bonne raison qu’elle était alors dans le sud du pays.
Je n’ai jamais vraiment trop compris ce qu’elle y faisait et la communication avait été compliquée. Son téléphone était cassé et je ne pouvais donc ni l’appeler, ni lui envoyer de SMS, ni utiliser WhatsApp. C’était Facebook seulement, qu’elle regardait un jour sur deux à peu près, et pour faciliter encore le truc, elle me répondait rarement avec plus d’un mot à la fois.
Mais on avait quand même établis qu’on seraient à Windhoek en même temps et qu’on arriveraient à se contacter et à se voir tant bien que mal.
Pour vous donner une idée du type de conversation qu’on a pu avoir :

Moi: Did you get a new phone?

Elle: No

Moi: Oh, are you coming to Windhoek?

Elle: Yes

Moi: Ah! When?

Elle: Tomorrow

Moi: okay, cool. How are we going to meet?

Elle: I don't know

Moi: Oky, where will you stay?

Elle: Prisons

Moi: What? Where is that?

Elle: it is where the police officers are staying

Moi: oh, okay

Elle: Yes.

Je ne vous ferais pas l’affront de vous traduire ça (mais si vous avez des difficultées, je connais un prof d’anglais au top).
J’étais donc sur Facebook, à envoyer des messages qui restaient sans réponses. Je ne savais pas si elle était arrivée à Windhoek, si on avait prévu de se voir. J’étais un peu dans le flou quoi.
C’est alors que Sophie arrive, visiblement agitée, et me dit quelque chose comme ça : “J’ai trouvé une voiture, un 4x4 avec une tente sur le toit, qu’on me fait au prix d’une citadine ! Tu veux venir dans le sud ?”
Ma réponse fut un truc du genre : “Ben, heu, je sais pas, parce que tu vois je dois peut être voir quelqu’un et heu… j’ai réservé pour deux nuits ici et…“
Elle m’a répondu : “Si tu changes d’avis, je pars vers midi.”

Vers midi, j’avais abandonné tout espoir de voir mon élève, j’avais annulé mes deux nuits à Windhoek, et découvrait la voiture qui allait être ma maison pour la semaine à venir.

Quand j’ai découvert la voiture c’était dans un parking, mais cette photo là est quand même plus classe.

Quand j’ai découvert la voiture c’était dans un parking, mais cette photo là est quand même plus classe.

L’idée de Sophie était de faire une grande boucle dans le sud en passant par Keetmanshoop, Lüderitz, puis remonter sur Sossusvlei et enfin Swakopmund ou elle me déposerait pour que je rentre à Windhoek pendant qu’elle continuerait vers le Nord. Si tous ces noms ne vous disent rien, c’est pas grave, c’est qu’il faut que vous alliez visiter la Namibie, c’est très beau.
Ce qui m'intéressait particulièrement dans son itinéraire, c’est que pendant les deux années où j’ai vécu en Namibie, je n’ai jamais visité le sud. C’est loin et il y a beaucoup de rien entre les endroits. C’était la bonne occasion, surtout qu’en effet, la voiture n’était pas cher.

Nous partons donc vers le sud, tout droit, et on roule et on roule, et au bout d’un moment ben il y a presque plus d’essence. On ne connaissait pas encore trop bien la voiture et on s’est rendu compte qu’elle consommait beaucoup. Hors en Namibie il n’est pas rare qu’il y ai des centaines de kilomètres entre deux villes et donc entre deux stations service.
On s’est retrouvé dans une situation où on était pas sûr d’arriver à la prochaine station. Heureusement, l’application Maps.me nous indique qu’il y a un petit village pas loin où se trouve une station. Nous nous autorisons donc le détour et arrivons dans le village où il était sensé y avoir de l’essence. Mais nous avons beau chercher, nous ne trouvons pas. On s’arrête et on interpelle un homme qui nous propose de nous prêter son fils pour nous guider vers la maison qui vend l’essence. Un gamin entre dans notre voiture, nous dit d’aller tout droit, puis à droite, puis à gauche, puis un peu plus loin on entre sur un terrain, on s’arrête à côté d’une maison où en effet, un homme vend de l’essence dans des bidons de 5 litres.
Il fait un appel d’air en aspirant dans un tuyau avec sa bouche et nous sauve en nous mettant 10 litres dans le réservoir.
On le remercie et on reprend la route pour le camping, près de Keetmanshoop, où on arrive quelque minutes après la tombée de la nuit.

Je vous passe le fait qu’on a dut apprendre à déplier la tente pour la première fois de nuit, que le réchaud ne marchait qu’à moitié et qu’on a donc mangé des pâtes qu’à moitié cuites et qu’il faisait quand même rudement froids pendant la nuit. On arrive au matin et on découvre enfin l’endroit.

Je ne vais pas me fatiguer à tout décrire, quelques photos feront bien l’affaire.

Guépards près du camping ; Quivertree Forest ; Giant’s Playground 

Je noterais toutefois que ces deux guépards ont été retrouvés bébés et ont élevées par une chienne. Spa trop mignon ?

Après avoir exploré tout ça convenablement, nous reprenons la route, pas trop tard car nous avons plus de 300km à faire jusqu’à Lüderitz et nous voulons profiter de l’après midi là bas.
Lüderitz est une ville au bord de l’océan atlantique, vraiment isolée de tout. J’y reviendrais.
L'attraction principale est le village fantôme Kolmanskop, j’y reviendrais aussi parce qu’on en était encore loin. 

On sort du camping, on va pour prendre la route de Lüderitz en passant par Keetmanshoop pour faire le plein. A un kilomètre de l’entré de la ville, la voiture fait pofpofpof et s’arrête. Panne d’essence.
On se met au bord de la route en warning, je prend le bidon vide qu’on a dans le coffre et j’arrête une voiture. Le mec très sympa m'emmène à une station en ville et me ramène pendant que Sophie reste à la voiture. Je le remercie chaudement (je lui donne une petit billet au passage) et on met le précieux liquide dans le réservoir.
Sophie tourne la clef du contact, le moteur fait vuivuivui, puis rien. Merde. On réessaye, toujours rien. Là on commence à avoir un peu peur.
Dans notre malheur, on avait quand même la chance d’être près d’une ville. La dernière fois que j’avais loué une voiture en Namibie, on avait crevé au milieu de rien, notre premier jour de voyage. 
J’arrête une autre voiture. Ca a l’air d’être un couple de touriste. Je leur demande s'ils s’y connaissent en mécanique et bien évidemment ils me répondent que non. Par contre ils sont en route vers un garage car ils ont crevé et ils roulent sur leur roue de secour. Je leur passe mon numéro et leur demande de signaler notre position à un mécanicien.
Un autre mec sympa s’arrête et regarde sous notre capot. Il nous explique que lorsque le réservoir est très très bas il faut pomper l'essence dans le moteur pour pouvoir redémarrer. Mais il ne trouve pas la pompe. Il appel alors un mécanicien qu’il connaît et lui donne aussi notre position.
Il se trouve que le mécanicien qu’il appel était aussi celui qu’était allé voir le couple de touriste ! La Namibie c’est petit.
Le mécanicien arrive, regarde sous le capot, demande c’est une essence ou une diesele ? C’était une essence. Il nous explique qu’il n’y a pas besoin de pomper sur les moteurs essence et que le niveau dans le réservoir doit être trop bas.
Nouvel aller retour à la station. On réessaye de démarrer avec cette fois 20 litres dans le réservoir. Toujours rien.
Ils appellent un nouveau mec, ils trifouillent, ils trifouillent, ils démontent un truc, un liquide coule, le nouveau mec se tourne vers nous et dit “water”.
Il y avait de l’eau dans notre moteur !
C’était “l’essence” qu’on avait acheté dans le village, elle était coupée à l’eau. Les mecs étaient morts de rire ! Pas nous… 

 

Je fini sur ce cliffhanger de fou et je terminerais l’histoire et mon voyage dans un prochain article.


Back to Namibia after one year (part 4.1)

A short recap: I had just done 9 hours of night bus, I had slept very little, I had arrived at 5am and had waited until 7am for the reception of the Backpackers to open. I had gotten the key to my dorm and was taking my breakfast.
The kitchen area is outside and in the shade, so in the morning it is quite cold. But I knew the place well enough to know that the couches next to the bar get sunlight at that time. So I prepare my breakfast and go sit in the sun while everyone is freezing in the kitchen. Smart boy!
There are always people who spot my genius manoeuver and come sit next to me. It is always a good opportunity to meet new people while taking my coffee.
That day it was Sophie, a French girl who had arrived two days earlier and had spent her weekend dealing with rip-off after rip-off and who had trouble getting her Namibia trip stated. Her latest trouble was finding a rental car (not too expensive) and finding people to go explore with her.
I listened, not relating much, since as I said I wanted to spend a quiet week before getting back to Europe.

Once breakfast was over, I wished her good luck and headed towards the couches inside, to try and arrange a meeting with the last of the former learner I had planned on meeting during my stay. Up until then I had an almost perfect score in the North, between Katima and Rundu and I only had one name left on my list. We hadn’t met yet for the pure and simple reason that she was then in the south of the country.
I never really understood what she was doing there and the communication had been complicated. Her phone was broken so I could not call, text, or WhatsApp her. It was Facebook only, which she only checked every other day or so, and to make things easier, she rarely replied with more than one word at once.
But still, we had established that she and I would be in Windhoek at the same time and that we would manage to get in touch one way or an other.
Just to give you an idea of the type of conversation we had:

Me: Did you get a new phone?

Her: No

Me: Oh, are you coming to Windhoek?

Her: Yes

Me: Ah! When?

Her: Tomorrow

Me: okay, cool. How are we going to meet?

Her: I don't know

Me: Oky, where will you stay?

Her: Prisons

Me: What? Where is that?

Her: it is where the police officers are staying

Me: oh, okay

Her: Yes.

 

So I was on Facebook, sending messages that remained unanswered. I didn’t know if she had arrived in Windhoek and if we had a plan. I was a little bit in the dark.
That’s when Sophie came in, visibly agitated. She told something in the gist of: “I found a car, a 4x4 with rooftop tent, for the price of a small car! Do you want to come in the south?”
My answer was something like: “Well, err, I don’t know, ‘cause you see I might have to see someone err… and I booked two nights here and…”
She replied: “If you change your mind, I’m leaving around 12.”

Around 12, I had given up hope of seeing my learner, canceled my two nights in Windhoek, and was discovering the car that was about to be my home for the week to come.

 

Sophie’s idea was to do a big loop in the south, going through Keetmanshoop, Lüderitz, then go back up to Sossusvlei and finally Swakopmund, where she would drop me up so I could go back to Windhoek while she would continue North. If those names don’t ring any bells, it’s okay, it just means you need to visit Namibia, it’s beautiful.

What especially interested me with her itinerary, was that during the two years I lived in Namibia, I’ve never visited the south. It is far and there’s a lot of nothing between places. It was a good occasion for me, and moreover, the car was indeed quite cheap.

So we leave in direction of the south, straight ahead, and we drive and we drive, and after a while, well we’re almost out of fuel. We didn’t know the car well and we realised that it was a fuel-guzzler. And in Namibia it isn’t rare to see hundreds of kilometres between two towns, and thus two service stations.
We found ourselves in a situation where we were not sure whether we would make it to the next station.
Luckily, the Maps.me app told us that there was a small village not far where there was a station. We allowed ourselves a detour and arrived into the village where there was supposed to be fuel. But we looked all around and didn’t find it. We stopped to ask a man who lent us his son to guide us towards the house that sells gas. A boy enters our car, tell us to go straight, then right, then left, then a bit further we enter a field, we stop next to a house where a man was indeed selling fuel in 5 litre bottles.
He sucked air through a pipe with his mouth and saved us by adding 10 litres to our tank.
We thanked him and hit the road again towards the campsite, next to Keetmanshoop, where we arrived a few minutes after night fall.

I will not elaborate on the fact that we had to learn how to unfold the tent for the first time at  night, that the camping stove only half-worked and that we ate half-cooked pasta and that it was seriously cold during the night. We reached the morning and finally discovered the place.

I will not describe it, you can check the pictures if you scroll up.

 

I will just note that the two cheetahs were found as babies and were raised by a mama dog. Ain't that cute?

After we explored all that properly, we hit the road again, not too late because we had to drive 300km until Lüderitz and we wanted to enjoy the afternoon there. Lüderitz is a town next to the atlantic ocean, really isolated from everything. I’ll come back to this.
The principal attraction there is Kolmanskop ghost village, I’ll also come back to that because we were still far from it.

We left the campsite, towards the road to Lüderitz going through Keetmanshoop to fill up the tank. One kilometre from the entrance of the town, the car goes pofpofpof and stops. We ran out of petrol.
We put on the warning lights (the blinkers) and stop on the side of the road, I take the empty container in the trunk and stop a car. A very nice guy takes me to a station in town and drives me back while Sophie stays with the car. I thank him warmly (I give him a bunch of Namibia Dollars) and we pour the precious liquid into our tank.
Sophie turns the key in the contact, the engine does vuivuivui, and then nothing. Shit. We try again, still nothing. That’s when we started to be a little scared.
Our bad fortune wasn’t that bad since we were lucky enough to be close to a town. The last time I had rented a car in Namibia we had burst a tyre in the middle of nowhere, on our first day of travel.
I stopped another car. It looked like a couple of tourists. I asked them if they knew anything about cars and of course they said no. But they were on their way to a garage because they had burst a tyre and were driving on their spare wheel. I gave them my phone number and asked them if they could give our position to a mechanics.
Another nice guy stopped and looked under our hood. He explained that when the tank is very low we need to pump the fuel into the engine to start again. But he doesn’t find the pump. He calls a mechanics that he knows and also gives him our position.
It so happened that that mechanics was also the one that the couple of tourists had gone to see! Namibia is small.
The mechanics arrives, looks under the hood, asks if this is petrol or diesel. It’s petrol. He explains that there is no need to pump on petrol engines and that the level in the tank must be too low.
New round trip to the station. We start again with 20 litres in the tank. Still nothing.
They call a new guy, they fiddle all over, they take something apart, a liquid pours, the new guy looks over at us and says “water”.
There was water into our engine!
The “fuel” we had brought into the village had been mixed with water. The guys were cracking up! Not us…

 

I will end on that crazy cliffhanger and will finish that story and the trip in a next article.

Thomas Botte1 Comment