The road to Athens 3 (and last)
La route d’Athènes 3
Text in English and French
Texte en français et en anglais
Conclusion of one month on the road.
Conclusion d’un mois de voyage.
Echos
I read the news from Italy, cities quarantined because of the Coronavirus… what if the owner of the hostel in Milan had been right...
Je lis les nouvelles d’Italie, des villes en quarantaine à cause du Coronavirus… et si la propriétaire de l’auberge de jeunesse de Milan avait eu raison…
The morning I left Timișoara it was snowing. Not a lot but enough for my Couchsurfing host to offer to drop me off at the bus station with his car. We both hurtle down the five floors of his building and when we reach the street he realises that he forgot his car keys. As he hurries back up, I take shelter under an entrance porch where a man is standing. He glances at my big backpack and asks me in Romanian if I am a tourist (I don’t speak Romanian, but the language is close enough to French that I grasp the general meaning of his speech). I answer that yes. He asks me where I’m from. From France. From where in France? From Nice. Is there the Coronavirus over there? No, no. With a hand motion, the man expresses his scepticism. At that moment, Mircea (my host) reapers and I leave the man who looks relieved.
Le matin de mon départ de Timișoara il neigeait. Pas énormément mais suffisamment pour que mon hôte de Couchsurfing me propose de me déposer en voiture à la gare routière. Nous dévalons tous les deux les cinq étages de son immeuble et une fois dans la rue il se rend compte qu’il a oublié ses clefs de voiture. Alors qu’il remonte les chercher au pas de course, je m’abrite sous un porche où se tient un autre homme. Il toise mon gros sac à dos et me demande en Roumain si je suis un touriste (je ne parle pas le Roumain, mais la langue est suffisamment proche de français pour que je saisisse le sens global de ses propos). Je répond que oui. Il me demande d’où je viens. De France. De où en France ? De Nice. Il y a le Coronavirus là bas ? Non, non. D’un geste de la main, l’homme m’exprime son scepticisme. A ce moment là, Mircea (mon hôte) réapparaît et je quitte l’homme qui paraît soulagé.
Conversation in a Romanian bus station
I am sitting on a bench and waiting for the bus which is two hours late. A man, in poor shape (I would almost dare say he looked like a hobo) sits next to me with his two bags. After a few seconds he stands and tells me something, I deduce from the intonation that it is a question. But I still don’t speak Romanian and that time I can understand any word. He asks again (or maybe he says something else) and seeing my mystified face he starts walking away. That’s when my brain, maybe after a few seconds of processing, suddenly identifies in the string of sounds it had registered in its short term memory some Hungarian words. So I try:
“Magyar vagy?”
This is the beginning of a beautiful friendship. The man grants me with a twenty minute interrupted monologue - in Hungarian - during which I do my best to react to the words I understand.
Blablabla Nemetorszag dolgozom blablabla Strasbourg. He shows me a letter, written in Romanian with an address in Strasbourg on it. I try to simulate interest. Blablabla harminc év Magyarország. All right, I guess he spent thirty years in Hungary. Then he continues blablabla Romania bandita, kurva, buzi… I wouldn’t dare translating those words here… but I was happy he didn’t take the same bus as me.
Conversation dans une gare routière en Roumanie
Je suis assis sur un banc et j’attend le bus qui a deux heures de retard. Un homme, à l’aspect usé (j’oserais presque dire qu’il ressemblait à un clochard) s’assoie à côté de moi avec ses deux sacs. Après quelques secondes ils se lève et me dit quelque chose, je déduis de l’intonation qu’il s’agit d’une question. Seulement je ne parle toujours pas Roumain et cette fois-ci je ne comprend pas le moindre mot. Il répète sa demande (où peut être qu’il dit quelque chose d’autre) et devant ma mine dépitée commence à s’éloigner. Seulement voila, mon cerveau, avec peut être quelques secondes de retard, identifie soudain dans la suite de sons qu’il avait enregistré dans sa mémoire à court terme des mots de hongrois. Je tente alors :
“Magyar vagy?”
C’est le début d’une grande amitié. L’homme me fait grâce d’une logorhé d’une vingtaine de minutes - en hongrois - durant laquelle je fais de mon mieux pour rebondire sur les mots que je comprend.
Blablabla Nemetorszag dolgozom blablabla Strasbourg. Il me montre un papier, écrit en Roumain avec une adresse à Strasbourg écrite dessus. Je feins l’interet. Blablabla harminc év Magyarország. D’accord, j’imagine qu’il a passé trente ans en Hongrie. Puis il continue blablabla Romania bandita, kurva, buzi… je ne me permettrais pas de traduire ces mots ici… mais j’étais content qu’il ne prenne pas le même bus que moi.
Rivers, lakes and mountains
The minibus strides across a winding mountain road and I can’t help but comparare this journey to my trip across the Swiss Alps, except here, in Romania, everything seems to bathe with a yellow filter. The lake's water is green, the mountain brown, the sky gray.
Des rivières, des lacs et des montagnes
Le minibus arpente une route sinueuse qui s’élève dans les montagnes, je ne peux pas m’empêcher de comparer ce voyage à mon trajet à travers les Alpes Suisses, sauf qu’ici, en Roumanie, tout semble baigner dans un filtre jaune. L’eau du lac est verte, la montagne marron, le ciel gris.
And then…
Et soudain...
Life in a Bulgarian hostel
This building was constructed by a Greek family in the mid 19th century to be a roadside inn on the way to Athens (according to a printed piece of paper displayed in the toilets). After being taken over by the communists it became a really cool hostel where you can find a Japanese Taiwanese couple doing a trip around the world, a Kenyan girl who studies in Canada, does a semester abroad in France and is traveling in Europe, two Canadians who live in the same neighborhood of the same city but who met for the first time here, a German girl who checks the city out because she is going to come study here, another German girl who just finished volunteering in a “horse-hotel” (whatever that is), a Bresilian guy who is studying medicine in Paris, an American who doesn’t know who “Angela Martin” is, a Hawaiian photographer, etc.
La vie dans une auberge de jeunesse Bulgare
Ce bâtiment a été construit par une famille Grecque au milieu de 19ème siècle pour servir d’auberge de passage sur la route d’Athènes (d’après un papier imprimée et affichée dans les toilettes). Après être tombé sous contrôle communiste c’est devenu une auberge de jeunesse stylée où on peut trouver un couple Japonais Taïwanais qui fait un tour du monde, une Kenyane qui fait ses étude au Canada, un semestre d’échange en France et voyage en Europe, deux Canadiens qui vivent dans le même quartier de la même ville mais qui se rencontrent pour la première fois ici, une Allemande qui vient jeter un coup d’oeil à la ville parce qu’elle va venir y étudier, une autre Allemande qui était volontaire dans un hôtel-cheval (va savoir), un Brésilien qui est étudiant en médecine à Paris, un Américain qui ne sait pas qui est “Angela Martin”, un photographe Hawaiien, etc.
Sofia has that particularity that it is one of the few European capitals which was not built by a river, not near the sea, but surrounded by beautiful mountains (and you know I like mountains).
Sofia a cette particularité qu’elle est l’une des rares capitales Européennes qui n’a pas été construite près d’une rivière, ou de la mer, mais est entourée de magnifiques montagnes.
Athens
The bus left from Sofia at 7pm, it arrived in Athens at 6am, right on schedule. I didn’t sleep that much on the way. I sat at a café to wait until my hostel's reception opened, at 8am, it was a nice and warm place, they were playing French music. When I entered it was “Foule sentimentale”, followed by “Bony and clyde” by Serge Gainsbourg. Since they had WiFi I connected my phone and received a WhatsApp message from my contact in the NGO I was supposed to join:
“[...] We have had to stop operations due to the high tensions and blockades meaning it is impossible to continue our work. All volunteers have left the island. Please do not travel to Lesvos [...]”
I was supposed to volunteer in a refugee camp on the Greek islands, it was actually the whole reason for that trip. Everyday I was looking at the news and feared the worst. Then Erdogan opened the borders. Then the EU refused to let them in.
Around 7am I decided to walk around before going to the hostel. Around a corner...
Athènes
Le bus a quitté Sofia à 19h, il est arrivé à Athènes à 6h du matin, parfaitement à l’heure. Je n’avais pas tellement dormis sur la route. Je me suis assis à un café en attendant que la réception de mon auberge de jeunesse ouvre, à 8h, il y avait une bonne atmosphère et il faisait chaud, ils passaient des chansons françaises. Quand je suis entré c’était “Foule sentimentale”, suivit de “Bony and clyde” de Serge Gainsbourg. Comme ils avaient le WiFi je connectais mon téléphone et reçu un message WhatsApp de mon contact dans l’ONG que je devais rejoindre :
“[...] Nous avons dû suspendre toutes nos opérations à cause des fortes tensions et des blocus ce qui signifie qu’il est impossible de travailler. Tous les volontaires ont quitté l’île. Ne voyage pas à Lesvos s’il te plait [...]”
J’étais sensé être volontaire dans un camp de réfugiés dans les îles Grecques, c’était en fait la raison de ce voyage. Chaque jour je regardais les infos et craignais le pire. Puis Erdogan a ouvert les frontières. Puis l’UE a refusé de les laisser entrer.
Vers 7h j’ai décidé de me promener un peu avant d’aller à mon auberge. Au détour d’une rue…
Now what?